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L’économie du partage : furtive utopie ou vraie mutation

Tout le monde en parle. Mais l’économie du partage, c’est quoi exactement ?

L’économie du partage ou économie collaborative est une activité humaine qui vise à produire de la valeur en commun et qui repose sur de nouvelles formes d'organisation du travail. Elle s'appuie sur une organisation plus horizontale que verticale, la mutualisation des biens, des espaces et des outils, l'organisation des citoyens en "réseau" ou en communautés et généralement l'intermédiation par des plateformes internet.

Elle révolutionne de très nombreux secteurs d’activité (pour ne pas dire tous) dans la consommation (covoiturage, amap, marketplace…), la finance (crowdfunding…), la formation (mooc, elearning), les modes de vie (couchsurfing, colocation, Uber, airBnB…)…

Elle répond également à une demande grandissante des populations face aux enjeux de société. L’économie collaborative s’inscrit naturellement avec l’économie circulaire dans la volonté de réduire l’impact environnemental pour se concentrer sur l’usage davantage que sur la possession.

Ebay a été la 1ère plateforme collaborative en 1995. En 2010, Botsman et Rogers vont amplifier ce phénomène en mettant en lumière l’incompatibilité entre l’hyperconsommation et les ressources naturelles de notre planète.

Nous pouvons parler de choc générationnel, entre nos parents qui ont vécu sans se poser de questions et nos enfants qui ont l’obligation, non seulement d’une prise de conscience environnementale, mais aussi et surtout de l’obligation d’agir différemment. Le faussé générationnel se creuse également par la capacité à maitriser les nouvelles technologies ou pour certaines populations à simplement y avoir accès.

Autre facteur essentiel, nous devons nous adapter sans cesse pour faire face aux incertitudes du monde du travail. Nous sommes amenés à mener plusieurs métiers dans notre vie professionnelle, parfois en même temps. De plus en plus de free-lances, d’indépendants ou d’entrepreneurs se lancent, par choix ou par nécessité. Ce phénomène fragmente et fragilise une partie de la société. En réaction, ces personnes cherchent à travailler en réseau pour ne pas être isolées.

le monde numérique

Il s’agit donc bien d’une mutation en profondeur qui s’est engagée depuis le début du siècle. Une mutation qui a démarré lentement mais qui va s’accélérer inexorablement. L’économie du partage s’inscrit donc dans la nécessité de changer certains de nos comportements à l’échelle mondiale.

Certains prônent la décroissance comme Pierre Rabhi, d’autres la 3ème révolution industrielle à l’instar de Jeremy Rifkin. Les solutions existent et sont complémentaires. Les bons exemples se multiplient partout, même si 2016 n’a pas apporté que des bonnes nouvelles.

Dans tous les cas, l’économie du partage ne signifie pas économie solidaire pour autant. Les principaux acteurs de la Tech dessinent un monde très inégalitaire avec une très forte concentration des richesses, un nombre limité d’emplois crées comparativement à la valorisation de ces entreprises, et une volonté dominatrice d’imposer leur vision au monde. Beaucoup de ces entreprises ont créé des plateformes collaboratives. Si elles ont rencontré le succès, c’est qu’elles répondaient à de nouveaux usages la plupart du temps « disruptifs ».

L’économie collaborative n’est ni bien ni mal. Grâce au numérique, elle est un fait et elle va encore se développer rapidement.

Collaborative ou pas, toute entreprise privée se doit de respecter les principes de réalité économique. La bonne nouvelle, c’est que la nécessité de rentabilité d’une entreprise n’est pas incompatible avec la notion de partage. Bien au contraire. C’est parce qu’il y a rentabilité qu’il peut y avoir partage.

Le coworking est un bon exemple de cette révolution. Partout dans le monde, ces espaces de travail d’un nouveau genre se multiplient. Même des grandes entreprises installent leurs salariés dans des espaces de coworking plutôt que de prendre des m² de bureaux comme c’est le cas depuis des dizaines d’années. Mais pour quelle raison ?

Les prémices du coworking viennent de Berlin en 1995 avec le C-Base, un hackerspace qui développait du logiciel libre. Mais le coworking a pris son envol en 2005 à San Fransisco. Ces espaces de travail partagés répondaient d’abord aux besoins des travailleurs indépendants qui cherchaient à rompre l’isolement. Très vite, les startups californiennes s’y sont créées car ils ne sont pas seulement un simple lieu de travail. Ces espaces ouverts offrent un cadre de travail professionnel sans contrainte. Plus besoin de signer un bail commercial trop contraignant, le coworking offre une totale liberté de s’installer sans contrainte de durée.

En France, la Boate 1er espace de coworking, a ouvert à Marseille en 2007. On en compte plus de 360 au dernier recensement (et certainement beaucoup plus aujourd’hui) !

Outre l’espace de travail, c’est l’échange et le partage d’expérience qui est essentiel. “C’est moins une infrastructure qu’attendent ces professionnels que le fait de se sentir entre pairs, remarque Jean-Yves Huwart, fondateur de la conférence Coworking Europe. Alors qu’on peut très bien travailler gratuitement chez soi ou dans un café, ils préfèrent payer pour une atmosphère, un bien-être social.”

Créer du lien, travailler dans un lieu où on se sente bien. Sortir du schéma métro/boulot/dodo qui engendre la perte de sens et de confort psychique.

Ce sont également les technologies nomades et le cloud qui permettent de travailler très facilement de partout. Finalement, alors que nous sommes de plus en plus devant un écran, nous recherchons à recréer du vrai lien social, une véritable relation humaine sans interface. C’est l’une des raisons du succès du coworking.

Le coworking est devenu la norme dans des villes comme San Fransisco ou New York. Partout dans le monde des espaces de coworking s’ouvre chaque jour. Et tout porte à croire que nous en sommes qu’au début de l’histoire car le coworking est un acteur de la mutation que nous vivons actuellement.

Le loft 50 Partners à Paris.

L’économie collaborative permet d’aplatir les liens hiérarchiques au travail et de se libérer de certains carcans. Fini d’avoir un petit chef sur le dos, on respire mieux et on retrouve le sourire ! C’est quand même plus sympa de prendre du plaisir dans son travail, non ?

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